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Forel : un sous-marin dans le Léman (2005) PDF Imprimer Envoyer

Récit d'une plongée hors du commun!

C'est le 2 juin 2005 que nous avons effectué notre plongée la plus profonde : 120 mètres dans le Léman. Cette expérience, nous l'avons vécue sans palier de décompression, sans trimix, sans bouteille et même sans se mouiller. Nous avons en effet eu la chance de figurer parmi les tous derniers passagers du F.-A. Forel, avant que celui-ci ne regagne définitivement sa place d'amarrage, torpillé par les ennuis financiers.

Premier-pilote du sous-marin conçu par Jacques Piccard Roger Thiébaud nous accueille à Vidy. Après une courte navigation à bord du bateau-logistique, nous atteignons le site de plongée. L'attente ne dure pas longtemps. Des bulles, puis le submersible lui-même, crèvent bientôt la surface. Changement de passagers et embarquement immédiat ! Avec toutefois un passage préalable sur la balance, histoire d'être sûr de ne pas dépasser le poids autorisé…

L'écoutille fermée, le Forel entame son voyage vers le grand bleu… qui tire plutôt sur le vert! A trente mètres, la lumière fait place à l'obscurité totale. Ce qui ne ralentit guère la vitesse d'immersion.

Quelques minutes plus tard, nous atteignons une profondeur de 120 mètres. A la barre, Philippe Chappuis n'a pas attendu si longtemps pour allumer les puissants projecteurs de 250 et de 1000W. A travers la bulle de plexiglas, dans le faisceau des lampes, on distingue ça et là quelques lottes paresseuses. La température de l'eau n'excède pas les 5 degrés.

A une vitesse oscillant entre 2 et 4 km/h, le Forel s'avance pour rejoindre son objectif: la crépine d'un célèbre hôtel lausannois qui repose à -80m. L'installation permet à l'établissement d'alimenter son système de climatisation.

Mais déjà, il est temps de songer à remonter. Bien que l'autonomie maximum soit de 72 heures, la cabine se veut ergonomique et le confort spartiate. Surtout pour des passagers d'un joli gabarit… Pas un centimètre carré n'est gaspillé. Les multiples consoles, manettes et écrans ne permettent cependant pas à dire si la surface est dégagée. Par radio, le troisième pilote Yvan Morattel, resté à bord du bateau-logistique, indique que la voie est dégagée. Retour à l'air libre. Le capitaine arrime le sous-marin à sa base flottante et met le cap sur le port. A quai, nous prenons congé de l'équipage, à qui nous devons cette expérience inoubliable.

Aux dernières nouvelles, aucune solution n'a été trouvée pour permettre au Forel de poursuivre ses multiples missions. A Morges, son équipage a même été mandaté pour le désarmer.

Découvrez le dernier chapître de son histoire en CLIQUANT ICI.

Caractéristiques principales du sous-marin de recherche et d'intervention:

Profondeur d'utilisation: 500 m (avec un coefficient de sécurité 2)
Poids à terre: 11 T
Diamètre extérieur de la coque: 1.40 m
Longueur hors tout: 7.55 m
Hauteur hors tout: 2.25 m
Largeur hors tout: 2.20 m
Nombre de places à bord: 3
Autonomie normales: 6 à 8 heures
Autonomie de sécurité: 72 heures